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"On passe dans 100% des pièces d'un hôpital sans être soignant, c'est assez passionnant."

Spécialité
Réseaux de gaz médicaux
Ville
Plailly (60)
Chiffre d'affaires
7 M€
Sommaire

Portrait

Nom
François d'Aligny
Entreprise
GPF
Fonction
Dirigeant

En résumé

François d'Aligny dirige GPF, une entreprise spécialisée dans les réseaux de gaz médicaux qui accompagne les hôpitaux, cliniques et laboratoires depuis près de 50 ans. Après une carrière dans le forage en Afrique, ce dirigeant de 42 ans a repris cette PME familiale en 2022, trouvant des similitudes inattendues entre ses deux univers professionnels. Rencontre avec un passionné qui évolue au cœur du système de santé français.

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GPF : au cœur des infrastructures hospitalières

© Hugo Barbier

Concrètement, que fait GPF au quotidien ?

Nous nous occupons des réseaux qui alimentent les services hospitaliers, les cliniques et les laboratoires en gaz médicaux. Ces gaz sont nécessaires à la survie des patients et aux soins. Nous nous occupons de la partie infrastructure : équipement, tuyauterie, canalisation, système de distribution et centrale de production. Nous ne sommes pas des gaziers - les fabricants de gaz qui livrent les établissements en bouteilles ou réservoirs cryogéniques. Nous venons en aval et nous nous occupons de la partie matérielle. C'est un peu la même différence qu'entre EDF et ERDF : il y en a qui s'occupent de remplir les tuyaux et d'autres de gérer leur maintenance.

Sur quels territoires intervenez-vous ?

Le siège social se trouve au nord de l'Île-de-France, près de Roissy. Depuis une trentaine d'années, nous avons une implantation à l'est de Lyon à Saint-Clair-de-la-Tour, et nous avons renforcé notre présence avec une équipe en Bourgogne, à Chalon-sur-Saône. Cela nous permet de desservir environ la moitié de la France avec des zones de 4h autour de Paris et de Lyon. Nous sommes aujourd'hui 45 personnes en comptant les fonctions support au siège et les équipes techniques sur le terrain.

© Hugo Barbier

Les défis d'un métier unique

Quels sont vos principaux défis au quotidien ?

Notre principal défi réside dans la gestion de l'hybridation unique de notre métier. Nous conjuguons une très forte technicité et expertise (réseaux, maintenance spécialisée, etc.) avec un environnement de travail qui est exclusivement l'hôpital et le domaine du soin. Nos techniciens sont en permanence au cœur de l'activité hospitalière – traversant tous les couloirs, discutant avec les soignants, sans être eux-mêmes du personnel médical. Ce rôle, très porteur de sens, rend l'acquisition de l'autonomie complexe. Il y a des enjeux comportementaux et techniques qui demandent du temps. Comme nos équipes sont 100 % itinérantes et travaillent souvent seules, le challenge est de s'assurer que nous fournissons la meilleure formation longue durée possible. Cela garantit qu'ils auront les réactions appropriées face à toute situation qui sort de l'ordinaire dans ce milieu si sensible.

© Hugo Barbier

Le recrutement est-il compliqué dans votre secteur ?

Nous avons évidemment un enjeu de recrutement. Aujourd'hui, les techniciens de maintenance compétents et engagés sont une denrée rare. Il y a peut-être moins qu'avant d'envie de faire de l'itinérance et du déplacement. Notre métier, par définition, s'exerce uniquement à l'hôpital. Donc nous allons là où il y a des hôpitaux, et tous les hôpitaux de France ne sont pas tous réunis au même endroit. Cela nous oblige à beaucoup de déplacements et c'est une vraie contrainte. Paradoxalement, l'attractivité est facilitée par le sens du travail au quotidien qui est assez facile à trouver : nous contribuons à sauver des vies tous les jours ! Par définition ceux qui ont besoin d'oxygène sont les plus fragiles !

Comment fidélisez-vous vos équipes ?

Nous avons beaucoup de chance car l'ancienneté chez nous est supérieure à 10 ans en moyenne, plutôt proche de 12-15 ans. L'expertise métier dans les gaz médicaux est même supérieure à 20 ans. Nous avons une équipe vraiment expérimentée avec encore quelques anciens qui continuent à transmettre. Je suis confiant sur le fait qu'on a les capacités, si les gens veulent s'engager avec nous, de les former et de leur garantir une carrière épanouissante. Nous sommes dans une période de bascule générationnelle et la France a besoin de talents dans les gaz médicaux pour continuer à garantir la sérénité des soignants et la survie des patients.

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Innovation et perspectives d'avenir

Quel projet emblématique mettriez-vous en avant ?

Nous avons été les premiers en France il y a une quinzaine d'années à installer un générateur d'oxygène dans une grande clinique. Cela fait 15 ans que nous l'alimentons avec ce générateur dont nous avons la charge et la responsabilité. Cela nous a permis de démontrer que la technologie est fiable et constitue une vraie alternative technique. L'intérêt, c'est que cela évacue toutes les problématiques de livraison et permet de réduire l'empreinte carbone en produisant localement son oxygène.

Les valeurs qui guident GPF

Comment résumeriez-vous GPF en quelques mots ?

Nous avons quatre mots sur lesquels nous nous appuyons : réactivité, indépendance, expertise et audace. L'expertise, c'est notre ancienneté métier et notre capacité à transmettre cette connaissance aux générations futures. Nous avons la chance d'avoir dans nos équipes des talents dont le niveau de compétence est assez inégalé en France. La réactivité, c'est ce qui fait que les établissements de soins nous renouvellent année après année leur confiance, certains depuis plusieurs dizaines d’années. L'indépendance, c'est notre capacité à proposer des solutions qui correspondent vraiment aux besoins de l'hôpital et non pas celles qui nous arrangent. L'audace, c'est l'innovation historiquement ancrée dans notre culture pour répondre aux besoins des établissements au moment où nous les identifions.

Quel message adressez-vous à vos équipes ?

Je les remercie de leur engagement parce que je suis conscient que notre métier a des contraintes. Je suis très heureux que nous fassions un métier où la question du sens quotidien et de savoir ce qu'on a apporté à notre environnement à la fin de la journée est assez claire. Je les remercie ainsi que leurs familles de s'impliquer au service des hôpitaux. Je suis persuadé que nous avons un métier dont la France a besoin. Aujourd'hui, nous ne sommes plus très nombreux à avoir une maîtrise technique sur cette infrastructure qui est la colonne vertébrale des hôpitaux et des cliniques.

© Hugo Barbier

Un parcours atypique : du pétrole aux gaz médicaux

Comment êtes-vous passé des forages pétroliers aux infrastructures hospitalières ?

J'ai 42 ans, je suis marié, j'ai quatre enfants et nous attendons le cinquième. Nous avons vécu en famille une dizaine d'années expatriés au Gabon et en Tanzanie, où j'étais en charge des forages pétroliers pour Maurel et Prom, une PME française. Nous sommes rentrés en France en 2018 avec l'idée de mener à bien un projet de reprise d'entreprise qui me tenait à cœur depuis longtemps. Je me suis formé pendant un an à l’INSEAD, puis j'ai cherché pendant deux ans à trouver l'entreprise avec un processus particulier : je me suis fait accompagner par des entrepreneurs expérimentés qui sont aujourd'hui co-associés et continuent à m'accompagner avec des conseils, du partage de réseau et d'expérience. C’était assez inédit d'associer un schéma de business angel typique du monde des startups dans un projet de reprise d'entreprise.

Quels liens voyez-vous entre le pétrole et les gaz médicaux ?

Il y a plusieurs similitudes assez fortes. D'abord sur le plan physique : on parle d'écoulement de fluides ou de gaz dans des tuyaux. Que ce soient des gaz de pétrole ou des gaz médicaux, ça reste la même physique, les mêmes principes de fonctionnement, la même façon de dimensionner, de calculer, de faire l'ingénierie. Ensuite, il y a toute la question des normes de sécurité avec un système normatif type ISO qui s'applique dans les deux cas. Enfin, le troisième point, c'est la passion que les gens ont pour leur activité. Dans le pétrole comme dans les gaz médicaux, les conditions de travail sont tellement contraignantes, qu'il y a nécessairement un côté vocationnel. Les salaires ne peuvent pas compenser à eux seuls toutes les contraintes, donc il faut vraiment trouver du sens et du plaisir dans cet environnement.

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