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Parqueterie de la Lys : 150 ans d’histoire, l’excellence au bout des mains

Spécialité
Rénovation, réparation et pose de parquets
Ville
La Chapelle-d'Armentières (59)
Chiffre d'affaires
2.5 M€
Sommaire

Portrait

Nom
Christophe Guillerme
Entreprise
Parqueterie de la Lys
Fonction
Dirigeant

Résumé

Christophe Guillerme reprend en 2024 la Parqueterie de la Lys et relance cette maison centenaire par l’exigence du terrain, des chantiers patrimoniaux d’exception avec une conviction forte : la qualité durable repose sur les femmes et les hommes qui transmettent le savoir‑faire.

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Qu'est-ce qui vous motive au quotidien ?

Ce qui me motive, c’est le terrain. Les équipes démarrent à 7 heures et j’aime être là dès 6 h 45, pour la relation humaine et pour échanger. Ils sont quatorze sur le terrain et on ne les croise pas si souvent, alors ces moments comptent. J’aime aussi aller sur les chantiers car c’est là que je continue à m’acculturer au bois et à dialoguer avec les clients. C’est un beau métier : on travaille un matériau noble et on intervient chez les gens. On participe à améliorer l’habitat, à le rendre plus beau. Il y a une satisfaction simple et forte à voir des clients heureux d’avoir transformé leur intérieur, souvent à moindre coût, simplement en changeant le sol.
Cette fierté-là, je la partage avec eux et avec l’équipe.

Des chantiers d'exception et un savoir-faire unique

Quels sont vos chantiers les plus emblématiques ?

Le fait d’avoir réalisé la Fondation Vuitton il y a une dizaine d’années est une belle reconnaissance. C’est une très belle réalisation avec un parquet huilé et un amphithéâtre donc un parquet mobile. Mais également la Rose des Vents qu'on est en train de faire en ce moment, une scène de danse de 1000 m² à Villeneuve-d'Ascq. On a fait le Théâtre d'Antony, la Chambre de commerce à Lille et l'Opéra de Lille. Ce sont des belles réalisations emblématiques sur des bâtiments patrimoniaux.
(Les photos qui illustrent cet article sont issues d’un reportage photos réalisées à l’Opéra de Lille en octobre 2025)

Crédit photo : ©Romuald Maginot

Quels sont les défis techniques de ces chantiers ?

Chaque lieu a ses contraintes. À l’Opéra de Lille, nous intervenons uniquement quand il n’y a ni répétition ni spectacle. C’est aussi pour cela que nous n’avons jamais fermé l’été. Les défis sont techniques autant qu’organisationnels. Nous travaillons avec des menuisiers et des ébénistes, et quand il s’agit de parquets comme ceux de la Comédie-Française ou de l’Opéra, on parle de sols centenaires. Il faut comprendre comment ils ont été conçus et réparer avec respect. C’est là que notre savoir‑faire artisanal prend le relais. Concrètement, on réalise sur place un décalque des formes pour capter les variations invisibles à l’œil nu ; puis on refait la pièce dans nos ateliers, à l’ancienne, sans plan ni 3D. La vraie satisfaction, c’est qu’une fois le parquet revitrifié, on ne voit plus la réparation. C’est cette discrétion du geste, au service du patrimoine, qui fait ma fierté.

Les défis d'un marché en mutation

Quels sont vos trois grands défis actuels ?

Après une très belle première année, l’enjeu est de prolonger la dynamique. Le marché évolue nettement : davantage de rénovation et de réparation et moins de neuf. Ces derniers mois, le basculement est clair : nous sommes passés de 60/40 à 40/60. Ma priorité, c’est de m’assurer que le modèle économique reste solide dans ce nouveau mix d’activités.
En parallèle, je réfléchis à élargir le terrain de jeu. Aujourd’hui, nous couvrons la région, mais j’envisage d’ouvrir une agence sur la côte avec des équipes dédiées et, pourquoi pas d’aller un peu plus loin sur le reste de la France.

Crédit photo : ©Romuald Maginot

Comment gérez-vous les défis de trésorerie ?

L'entreprise était dans une situation qui n'était pas évidente de ce côté-là. On a bien rétabli la situation, mais cela reste un sujet du quotidien avec un mix produit qui évolue vers plus de réparation, rénovation et ponçage, et moins de pose du fait des incertitudes politiques, économiques et sociales du moment. Quand on va poser du parquet, on va gagner de l'argent sur la main d'œuvre et le coefficient sur la matière. Quand on a moins de matière mais plus de ponçage rénovation, on n'a que de la main d'œuvre. À cela s’ajoute un facteur de calendrier : sur les marchés publics, les règles d’engagement diffèrent de celles du particulier. Les problématiques se densifient quand on travaille avec les collectivités : il n’y a généralement pas d’acompte, les règlements sont annoncés à 60 jours mais ils ne sont pas toujours réalisés à temps. C’est précisément là que le pilotage fin des plannings, des situations et des relances devient critique.

Comment abordez-vous le recrutement ?

C'est compliqué parce qu'on a besoin de gens qui puissent rapidement être opérationnels et qui montrent de l'intérêt. Quand on met en binôme un ancien avec un jeune, le but c'est que le jeune montre de l'intérêt et s'intéresse vraiment. Ce n'est pas toujours facile parce que les plus jeunes générations ont l'impression qu'elles vont pouvoir tout trouver sur YouTube. Mais c'est la pratique qui compte et le fait d'avoir quelqu'un qui a 30 ans d'expérience terrain, c'est riche parce que tu apprends énormément.

Fiertés et valeurs d'entreprise

Quelles sont vos plus grandes fiertés ?

Mes plus grandes fiertés, ce sont les parcours humains. Voir des personnes entrer chez nous, grandir et aller jusqu’à la retraite. Les savoir heureux de travailler, fiers de ce qu’ils font, prêts à en parler positivement parce qu’ils s’y épanouissent. Pour moi, c’est au-delà des chantiers emblématiques. Cette fierté se mesure aussi dans le regard des clients. Les recommandations et la satisfaction exprimée, c’est une fierté partagée par toute l’équipe.

Crédit photo : ©Romulad Maginot

Comment résumeriez-vous l'esprit de la Parqueterie de la Lys ?

Je pense que c'est le souci du travail bien fait et de la satisfaction client. Il y a le visible et l’invisible. Le travail bien fait, c’est aussi le fond : l’assemblage, la qualité d’exécution, ce qui ne se voit pas toujours mais dont nous sommes fiers. En parallèle, le client doit ressentir l’effet “waouh”. Le visuel compte, mais c’est la solidité du fond et la façon de faire qui garantissent la durabilité.

RSE et vision d'avenir

Quelles sont vos initiatives RSE ?

Sur l’environnement, j’ai structuré deux priorités : mieux gérer nos déchets et réemployer le bois en bon état que nous récupérons lors des déposes. Nous travaillons avec Rewood, qui remet ces matériaux à disposition d’architectes dans une logique de réutilisation. Par ailleurs, nous avions des fins de série qui s’accumulaient et devenaient inexploitables, j’ai noué un partenariat avec un collectif d’artistes à Roubaix qui transforme ces parquets en œuvres ou en mobilier pour des Offices de Tourisme. Sur le volet sociétal, j’ai instauré un dispositif de partage de la valeur indexé à la présence et aux résultats. En juillet, chaque collaborateur a perçu une prime de 500 € : une manière de reconnaître l’effort collectif. Nous avons fait +25 % de chiffre d’affaires sans embaucher. Alors quand l’entreprise progresse, le bénéfice revient aussi aux équipes.

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Où vous voyez-vous dans 5 ans ?

Si nous parvenons à continuer de grandir et à élargir notre couverture avec des antennes ou des agences, ce sera une vraie satisfaction. J’aimerais que nous en soyons là tout en assurant la transmission des savoir-faire. Dans trois, quatre, cinq ans, certains partiront à la retraite. Quand des collaborateurs sont là depuis 35 ou 40 ans, leur succession n’a rien d’anodin. Mon rôle, c’est aussi de semer la petite graine chez les plus jeunes : leur dire que s’ils veulent rester et grandir dans l’entreprise, des opportunités les attendent.

Un conseil pour un jeune qui veut reprendre une entreprise du BTP ?

Ce sont des métiers, des entreprises dans lesquelles il y aura toujours du travail. Même si vous ne connaissez pas le métier spécifiquement, si vous êtes en capacité d’apprendre, de vous intéresser, d’aller sur les chantiers, d’échanger avec les équipes, de comprendre et de leur demander pourquoi ils font les choses de cette façon et comment, vous y arriverez. Je trouve qu’il y a une super émulation parce que cela incite à être curieux et à s’intéresser. Les collaborateurs ne sont pas toujours spontanément bavards, mais quand on va chercher l’information et qu’on leur demande le pourquoi et le comment, ils aiment transmettre. Il y a un vrai savoir‑faire et ils en sont fiers.

Crédit photo : ©Romuald Maginot

Un dernier mot pour vos équipes ?

J’ai travaillé plusieurs mois avec SGS puis avec la préfecture pour obtenir le label Entreprise du Patrimoine Vivant. Depuis, une grande bannière est accrochée devant l’entreprise : « 150 ans à votre service grâce au professionnalisme de nos collaborateurs ». Si l’entreprise a 150 ans, si elle a un patrimoine et une réputation de qualité, c’est grâce à la main de l’homme et à la transmission des savoir-faire. Les machines comptent, la marque aussi, mais sans les femmes et les hommes, cela ne vaut rien. Nous avons besoin de tout le monde : chef d’atelier, comptable, assistante commerciale, conducteurs de travaux, poseurs, ponceurs. Chacun, à son poste, doit être un professionnel animé par le souci du travail bien fait. C’est ce collectif qui fait la différence.

Un parcours atypique vers le bois

Comment un ingénieur en mécanique devient-il dirigeant d'une parqueterie ?

Métal, plastique, bois : j’ai touché à tout. Curieux de nature, j’aime apprendre et changer de terrain ne me fait pas peur. Ma carrière s’est ouverte à l’international chez Sidel, en Malaisie puis en Inde, où j’ai participé à la fabrication de machines pour bouteilles en plastique. De retour en France, en Bourgogne, j’ai rejoint Plastique Omnium, au cœur de l’équipement automobile. Changement de cap ensuite : j’ai pris la direction des ventes chez Provost Distribution pendant quinze ans. À la tête d’une trentaine de commerciaux, j’ai piloté des projets d’aménagement d’espaces.

Puis j'ai été repéré par un chasseur de têtes, j’ai été appelé à prendre la direction générale d’une PME dans l’enseigne, mais le projet de reprise n’a pas abouti. Ce revers a été un déclic. Je me suis alors lancé dans une recherche active de reprise d’entreprise. Et la Parqueterie de la Lys s’est imposée comme une évidence. Le projet m’a tout de suite parlé.

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